Âge de glace, Âge de pierre, Âges du bronze et du fer, Moyen Âge,...
Comment les transitions majeures du passé ont-elles influencé notre trajectoire évolutive, modulé notre biologie et notre santé ? Comment nos activités ont-elles en retour impacté notre environnement et les communautés d’espèces avec lesquelles nous interagissons ?

Pour comprendre pleinement les effets des évolutions qui ont marqué notre histoire, le groupe AGES, met en place une approche multidisciplinaire, à la confluence de l’archéologie et de l’histoire, et intégrant les dernières avancées de la génomique moléculaire et computationnelle.


Dirigé par Ludovic Orlando, le groupe AGES (Archéologie, Génomes, Evolution & Sociétés) constitué de scientifiques de diverses disciplines, développe un certain nombre de projets phares dont le projet PEGASUS et le projet Life Change.

PEGASUS, soutenu par l’European Research Council depuis le mois de décembre 2016, a pour objectifs :

1- de comprendre le processus évolutif par lequel l’homme a transformé, il y a plus de cinq mille ans, le cheval sauvage en espèce domestique. Ce processus révolutionna l’histoire car il nous a fourni un moyen rapide de transport à longue distance ainsi que qu'une nouvelle manière de faire la guerre.

2- de caractériser l’ensemble des changements génétiques qui ont été sélectionnés et mélangés, tout au long du processus historique qui accompagna la fabrique de centaines de races de chevaux, en vue de l’exploitation de leur lait, de leur vitesse, de leur force de bat, ou encore de leur puissance de choc.

Life Change, projet soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche depuis Novembre 2017, cherche à mesurer l’impact biologique et médical que les processus historiques de colonisation ont pu avoir sur les populations indigènes.

Le terrain d’étude privilégié du groupe AGES est celui de la Yakoutie, un territoire situé dans le Nord-Est Sibérien qui fut colonisé par les Russes dans la première moitié du 17ème siècle de notre ère.

La préservation par les grands froids Sibériens de vestiges humains archéologiques exceptionnels, permet de séquencer les génomes complets des hommes et des femmes qui vivaient avant la colonisation et de suivre leur modification tout au long des différentes phases du processus de colonisation jusqu’à nos jours.

Au-delà des seuls génomes des individus, l’arsenal des techniques de génomique moléculaire et de bio-informatique développées au laboratoire permettent aussi d’identifier les pathogènes responsables des épidémies postcoloniales, et de suivre l’évolution des communautés microbiennes orales des individus ainsi que celle de leurs épigénomes.


Une fois replacées dans leur contexte historico-archéologique, l’ensemble des données collectées permet donc de mesurer l’impact de la colonisation, tant sur le plan biologique et médical que culturel.
 


Ludovic Orlando
Professeur d'Archéologie moléculaire au Centre for GeoGenetics (Danemark)
Directeur de recherches CNRS, responsable de l'équipe Archéologie, Génomes, Evolution & Sociétés (AGES, CNRS AMIS 5288, Toulouse)

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